Bref... du coup... j'ai affronté les gens en allant au boulot à pied (l'épisode du passage piéton 2/100)

Bon, pas vraiment spécifique au passage piéton j'en conviens, mais ma foi, ça me permet de faire un épisode 2 à ma série "l'épisode du passage piéton". Et vu que j'ai prévu 100 épisodes, et que j’en ai donc 99 de retard… j'ai peut-être vu un peu large là non?

Anyway, ce matin, je marchais, à la bourre tranquillement, pour aller au bagne boulot, emmitouflée dans mon manteau et mon écharpe, dans le froid hivernal casablancais (bon il faisait 12 quoi…), et tout en écoutant gentiment un de mes podcasts préférés, celui des The Minimalists, et ben je sais pas pourquoi aujourd’hui plus que d’habitude, je me suis mise à détester les gens et l’organisation urbaine et au final, tout ce qui pouvait m’énerver m’a enervée.

Alors heureusement (pour vous), je n’ai que 20 petites minutes entre chez moi et le boulot. Sinon, j’aurais probablement eu de quoi écrire environ douze tomes.

D’abord il y a eu l’immeuble en construction pas loin de chez moi sur le boulevard : les mecs, rien à cirer, ils occupent le trottoir. Pas qu’ils en aient besoin hein ? L’immeuble est construit, là c’est les finitions. Mais non, ils posent leurs plots tranquillement chaque matin pour bloquer l’accès au trottoir parce que… parce que… justement, parce que quoi? Ben comme on répond aux gamins : parce que parce que. Pas de camions qui se garent, pas de matériaux à entreposer, pas de bureau de vente. Non, juste comme ça pour faire ch..er le monde. Le nombre de fois où j’ai pensé à venir avec un ciseau et couper l’espèce de ruban de bricolage qu’ils tendent entre les plots (mais quelle violence me direz-vous). Vous allez me dire, passe par en-dessous et arrête de râler! Tu as déjà essayé toi de passer sous un fils/ruban en portant un sac à dos aussi lourd que si tu partais en rando 10 jours parce que dedans tu as ton ordi, ton chargeur, ta bouffe, et ton litre et demi d’eau ? Voilà. Et ne me dites pas de traverser pour marcher de l’autre coté : vous m’imaginez traverser le boulevard en plein milieu là ? 

Ensuite, arrivée au feu, pour traverser… aaaaah, traverser donc… le boulevard… même pas en plein milieu donc, mais avec le feu pour piéton d’un seul coté (en fait pas de feu piéton maintenant que j'y repense), le flic en plein milieu de la route pour "gérer" tout ça (je pense sincèrement que les flics ici sont suicidaires, ou alors inconscients du danger, au vu des fous du volant qui circulent), les gens qui klaxonnent comme des tarés (j'avoue je klaxonne aussi en voiture, c'est un exutoire, ça sert à rien mais qu'est-ce que ça fait du bien... sauf quand tu es dehors du coup), les gens qui traversent pour se mettre au milieu pour attendre alors que les gens conduisent à 80 à l’heure en pleine ville (mais juste attend au moins 10 secondes que leur feu passe au rouge non ?), les gens qui attendent mais qui se mettent juste au bord de la route, pas en restant sur le trottoir (et ils sont 6 et ils ont la poussette et le chien au bout de la laisse et ils regardent de l’autre côté: c’est quoi l’idée, c’est juste pour emmerder les automobilistes ?), bref, les gens au passage piéton qui n’aident pas la vie des automobilistes qui eux-mêmes n’aident pas les piétons (le chien qui se mord la queue).

Donc, j’ai traversé, devant les yeux du flic qui était au milieu et qui a du faire arrêter la dame qui grillait le feu rouge (bien rouge hein), et qui ne l’a même pas ne serait-ce qu’engueulée un peu et j’ai continué mon chemin, le son des The Minimalists toujours dans mes oreilles, et je me suis dit… ça va aller, tout va bien se passer (positive attitude hein, nous reste plus que ça).

Aaah mais c’était sans compter les deux étudiantes devant moi qui étaient littéralement tombées dans le flacon de parfum. Le genre de parfum bien fort qui reste en suspension dans l’air, dehors en plus, sur 50 mètres, au moins, parce que j’avais beau ralentir, ça sentait toujours. Et alors j'ai la chance de faire partie des 0,5% de la population qui sont tellement sensibles aux odeurs de parfum que ça peut m’en rendre malade et me donner la migraine (pas de bol hein). Donc, changement de tactique, je prends ma respiration dans mon écharpe et, en apnée, j’accélère le pas pour tenter un dépassement par la droite. Ca m’a fait transpirer sous mon manteau à 7h45 le matin (nickel pour la journée), ça a accéléré mon rythme cardiaque de fou (j'ai pas des performances cardio de sprinteur, là c'est sûr maintenant), mais au moins, j’ai enfin pu respirer librement l’odeur des bennes à poubelles placées un peu plus loin. Celle là au moins d’odeur, elle ne me donne pas la migraine (par contre j’ai un peu envie de vomir après).

Moitié du chemin… j'y suis presque...

What ? vous allez me dire. T’as pas fait 600 mètres que tout ça t’es arrivé ? Oui oui…

Et puis, pour abréger, sur les 500 mètres restant, j’ai croisé le mec qui balançait son papier de gaufrette au chocolat par terre (je n'arrive pas encore à agresser les gens sur de tels comportements, j'ai trop peur de tomber sur un psychopathe et de me faire péter la tronche)celui qui avait garé sa voiture tellement serré contre le panneau de site de construction (un autre, y'en a partout) que j’ai du descendre du trottoir pour marcher sur la route, un peu plus loin le trottoir tellement déglingué que ben, hop, re-sur la route, la dame qui ne m’a pas laissée passer au passage (again le passage piéton, quel sujet ça alors), sciemment et sachant qu’elle n’avait nulle part où aller puisque tout était bouché 10 mètres plus loin (la femme est le pire ennemi de la femme, c’est comme ça qu’on dit non ?), et enfin, last but not least, la spécialité de cette ville, un bon « pssttt pssst mademoiselle » qui réchauffe les cœurs de bon matin (c'est ironique bien sûr, même envie de pétage de tronche. En même temps, lui, au volant, je suis sûre qu’il m’aurait laissée passer au passage piéton du coup)

Moi je vous dis hein, marcher à Casa, ça vous donne presque envie de revenir au télétravail. Naaaaan, je déconne, je préfère encore affronter tout ça.

Et en vrai, c’est pas « je sais pas pourquoi aujourd’hui plus d’habitude » que ça m’arrive de penser tout ça… c’est chaque fois, CHA-QUE-FOU-A, que mes pieds touchent les trottoirs de Casa qu’au moins un de ces trucs (et bien d'autres encore, on peut faire une liste collaborative si ça vous dit) m’arrive. Du coup, la petite ballade reposante et la marche à pied qu’on t’encourage à faire pour un lifestaïle healthy hein… on repassera…


Et vous, marcher dans cette ville, ça vous fait quoi? Nan sérieux, mettez-moi vos histoires perso et petites anecdotes, je prends tout, même les plus accabracadabrantes, parce que je suis prête à tout croire après ce que j'ai vu jusqu'ici, et puis je ferai une récap!

Allez, soyez prudents!


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