Bref... du coup... j'ai opté pour la culotte de règles...

Bon, alors j'annonce cash le sujet dans le titre. Comme ça, pas d'ambiguïté. 

Je vais parler règles, va y avoir du sang.

Si vous tournez de l'œil à la moindre goutte de liquide rouge (qui vient de là où il vient en plus, ohlala mais quelle audace!), si vous trouvez que c'est trop cracra d'en parler (je cherche à faire fuir les hommes uniquement ici en fait, quoi que, un peu d'éducation sur le sujet ne leur ferait pas de mal), si vous pensez que c'est un sujet tabou qui ne devrait être discuté qu'un soir de pleine lune (et au fond d'une grotte en chuchotant), si la pub pour les serviettes hygiéniques vous met mal à l'aise (encore plus depuis la fois où ils ont remplacé le liquide bleu de démonstration par du liquide rouge) ou moins probable, si vous avez des origines transylvaniennes et que la vue du sang vous donne des pulsions (pas que je crois aux vampires, mais si Edward Cullen veut venir me faire un petit coucou je suis open...)... passez votre chemin.

Avertissement fait. Lira plus loin une personne avisée uniquement.

Donc, comme je disais, les culottes de règles, les culottes menstruelles, les culottes lavables avec la serviette hygiénique intégrée à la culotte, bref... pour moi c'est la culotte de règles.

La première fois qu'une copine m'en a parlé, je m'étais dit "mais qu'est-ce que tu me racontes là?". C'est pas possible. Comment? Mais où? Et puis, ça part où? Et puis après? Bref, je l'ai regardée de travers tout comme j'avais regardé de travers la copine qui m'avait parlé de la cup la première fois. Oui, je sais, j'ai des copines qui essayent des trucs de ouf.

Je connaissais pourtant le concept des couches lavables pour bébé. Mais bon, on a tous déjà vu l'épaisseur des engins (vous me direz, ça n'est pas censé absorber les mêmes quantités... ni le même genre de liquide)... et puis j'avais déjà dans mon tiroir des serviettes lavables, mais là, pareil, épaisseur, efficacité relative, bref... Pas convaincue par l'idée.

Et puis un jour, parce que je suis une bonne consommatrice du 21ème siècle (plus communément appelée "un pigeon"), j'en ai commandé deux. Pour voir. Et oui, Madame Bref est une bonne poire curieuse. Parce qu'il n'y en avait pas encore ici, je les avais commandées en France. Peu importe, maintenant y'en a. Trois mois après, le cachet de la poste faisant foi, l'épreuve de la douane réussie, j'ai reçu mes premières culottes de règles.

Mon niveau de confiance étant à -100 sur une échelle de 0 à 100, j'ai essayé à la maison pour la première fois. Ca aurait été ballot de faire le remake des Dents de la mer au boulot par exemple, ou en courses, ou au cinéma (ceci dit sur les sièges rouges? --> ok je sors).

Et là, la minute "ben mince alors, ça fonctionne c'histoire". Voilà ma réaction. C'est fou ça, comme dirait ma fille. Ca marche. Ca absorbe, ça reste là où ça va, et ça ne ressort par de l'autre côté. Dingue.

Bref... du coup... je sais pas si je peux jusqu'à aller dire que c'est révolutionnaire (presque alors), mais en tous cas, c'est quand même une sacrée belle invention. Merci donc à l'inventeuse de la culotte de règle. Ben oui, qui d'autre qu'une femme aurait pu inventer ça? hein?

C'est pratique (plus besoin de courir aux WC en plein milieu d'un truc pour te changer, serviette ou cup, même combat, même si la cup demande un peu plus d'inventivité parfois selon les endroits, t'es tranquille pour la journée avec la bonne absorption).

C'est lavable (ça ne te pourrira pas le corps avec des substances douteuses). 

C'est réutilisable (ça ne pourrira pas la planète avec des déchets qui mettront 700 ans à se désintégrer*).

C'est économique (ça ne pourrira pas ton budget: à part le mois patates bouillies et zéro sorties quand tu investis au départ, ça dure environ 5 ans si tu les entretiens bien, et en même pas une année, c'est amorti si tu compares au prix d'achat d'une année de protection hygiéniques jetables**)

Jusqu'ici, j'étais adepte de la cup. Mais voilà, après avoir réellement compris ce qu'était le SCT, à près de 40 piges il était temps (après avoir arrêté de faire semblant de pas savoir en fait surtout, pour être honnête), je me suis dit que j'allais limiter son utilisation. Donc exit la journée marathon de 10 heures avec la cup, ou la nuit avec grasse mat' (bon en même temps, ma grasse mat' maintenant c'est debout à 8h12 dans le meilleur des meilleurs des cas) ou même la nuit tout court avec la cup. Que celle qui ne l'a jamais fait, cup ou tampon, me jette la première pierre.

Bon vous imaginez bien que je ne vais pas faire un article juste pour vous vanter les mérites de la chose, c'est pas mon genre (et puis je suis pas rémunérée pour du coup). Moi, je vais vous parler de deux ou trois petits trucs qui vont avec: ce que ça veut dire d'utiliser des culottes de règles dans la vraie vie et qu'on ne vous dit pas sur les sites qui en vendent.


1. il faut investir dans son petit stock parce que ma foi, ça sèche aussi vite qu'un drap de plage tombé dans la piscine qu'on mettrait à sécher sans l'essorer et sur lequel on reverse de l'eau à intervalles réguliers. 

Bah oui, vous allez me dire, c'est fait pour ça au final: si ça absorbe, c'est qu'il y a de l'épaisseur et de quoi empêcher que l'humidité ressorte et si y'a de l'épaisseur, ben ça prendra 3 plombes à sécher.

Oui parce qu'il faut que ça sèche à l'air libre. Donc pas de sèche-linge, pas de radiateur, et pas en plein cagnard de midi au milieu du mois d'août non plus. Sinon, ça crame les matériaux, et surtout la couche qui fait que ça n'atteint pas ton jean blanc. 

Alors en été, ça va. Même à l'ombre, quand il fait chaud, ça sèche. Mais alors en hiver, un jour pluvieux et humide où il fait 2 degrés (je déconne hein, fait jamais 2 degrés ici): ta culotte de règles, tu la mets une fois dans la semaine quoi. Le reste du temps, elle prend de la place sur l'étendoir à te narguer. Chaque fois que tu la touches pour voir si elle est sèche, tu te dis "p%t@in sa mère elle est sèche ENFIN!". Et puis tu touches vraiment bien, tu tâtes, tu malaxes, et puis tu te rends compte qu'en fait qu'elle t'a bien eu. La coquine. Elle est encore humide. A l'intérieur dans ses tripes de culotte de règles. Et elle le restera jusqu'à ce que tu n'en aies plus besoin.

J'exagère hein. Mais une culotte de règles en hiver tu la mets 2 fois (allez 3 si tu chauffes bien à la maison) et c'est tout. Donc faut investir un peu. 

(et en vrai je suis sûre que le drap de plage sera sec avant...)


2. il faut être prête à assumer le style culotte de mémé un peu épaisse et défendre ses idées et ses convictions quand un être peu délicat tombe dessus. 

Alors vous allez me dire, mais nooon, elle exagère, y'a des modèles trop mimis jolis. Avec de la dentelle et autres matières frou-frou. Pour se sentir sexy et tout. (Et c'est vrai, j'avoue, j'en ai vu des très jolies, tellement jolies que je serais presque prête à me laisser tenter tiens... Pigeon un jour, pigeon toujours)

Mais bon, perso, quand j'ai mes règles, je me sens pas sexy du tout d'accord? Je me sens gonflée, je suis pas de très bonne humeur, j'ai mal à la tête et j'ai juste envie de rester sous la couette.

Et puis, au prix que ça coûte à la culotte, je veux du solide. Donc exit le frou-frou et la dentelle qui risqueraient de se déchirer, ramène moi du coton. Solide. Et surtout, ramène moi un modèle qui couvre. On est pas là pour défiler sur le runway à la fashion week. La première qui me demande à quand le modèle string, je lui balance mon ordi à la tronche. Après je lui ré-explique le concept.

Du coup, il faut assumer le style mémé. Surtout en hiver, quand tu as douze de ces grandes culottes qui sèchent accrochées aux poignées des placards dans la chambre (et à toutes les poignées de l'appartement, non visibles depuis la porte d'entrée), et que ton mec te demande "ça va? c'est la déco de Noël?" ou alors quand il se fout ouvertement de ta gueule en en tenant une à bout de bras "euuuh, c'est quoi ce truc??". La délicatesse masculine.


And last but not least...

3. il faut avoir un petit côté Dexter qui sommeille en toi au moment du lavage (ou avoir l'habitude et bosser dans un centre de transfusion sanguine par exemple).

Oui, parce que voilà, avant de la mettre à sécher, il faut la laver ta culotte de règle. Et ma foi, tu la balances pas comme ça "cash" avec le reste de ta lessive dans la machine. On est d'accord.

Et puis tu la laisses pas comme ça non plus en attendant ta prochaine machine dans 10 jours. On est d'accord aussi.

Donc il faut la "rincer", comme ils disent. La faire "dégorger" comme ils disent aussi. A l'eau froide, surtout pas d'eau chaude malheureuse. Tout de suite étant mieux que plus tard (le sang coagulé c'est moyen). Et comme forcément tout ce qui a été absorbé doit sortir, ben c'est à ce moment là que ça se passe, dans ton lavabo. D'où la nécessité de se familiariser avec les pratiques de ce bon vieux Dexter, histoire de se faire à la vue... Une vraie boucherie dans ta salle de bain.

Je décooooonne. Ca va hein, le flux moyen d'une madame se situe (apparemment) entre 30 et 80ml. Qu'ils disent. Je ne sais pas qui est ce "ils" de "ils disent" mais j'ai l'impression qu'ils racontent surtout beuacoup de conneries. Perso, j'ai plutôt l'impression que c'est un demi-litre, mais c'est sûrement juste une impression. Et du coup, étalé sur les 4-7 jours, ben, ça va quoi. Concrètement donc, même le rinçage, c'est plutôt soft. Tu as juste l'impression que l'eau ne va jamais être claire et que tu auras utilisé 300 litres d'eau pour arriver à un niveau de rinçage moyen avant de pouvoir balancer ta culotte avec le reste dans la machine, et tu te sens coupable quand on parle des niveaux très bas des nappes phréatiques et des risques de sécheresse à venir.

Pour le coup, la cup, c'est quand même vachement plus pratique il faut l'avouer...


En conclusion (parce qu'il faut bien conclure, j'ai pas écrit tout ça pour rien), même si ça demande un petit effort supplémentaire avec la logistique, moi je valide les culottes de règles.

Je déteste toujours autant les avoir, et je préfère toujours la cup (dès que je sais que ça ne me demandera pas de devoir faire des acrobaties pour en changer, et que je pourrai la changer, en journée, j'opte pour la cup), mais ça a sauvé mes nuits et ça rend ma semaine moins pénible.



*: aucune idée de combien de temps une protection hygiénique met pour se désintégrer

**: aucune idée non plus du temps exact que ça prendra pour que tu rentabilises tes culottes

Commentaires

Articles les plus consultés